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Allocution de Mme Renée J. Héraux

Mme Héraux

Fondatrice

Je ferme mes oreilles aux bruits de la rue. J’éteins mon portable. J’éteins ma radio. J’éteins la Télé.

Silence !                                                                                                                                                                  

 

J’allume le flambeau de mes souvenirs.

 

Un soir de décembre de l’an de grâce 1960, j’eus le grand bonheur de mettre au monde ma première fille.  J’exultais de joie.  Cependant, les jours qui suivirent cet événement combien heureux, le bonheur de la nouvelle maman fut légèrement teintée de l’inquiétude de

 

l’enseignante —vieille de huit ans— que j’étais déjà.

 

Où ira-t-elle à l’école ?

 

A cette époque à Port-au-Prince, presque toutes les écoles de filles étaient congréganistes ou nationales… Elles ne me tentaient point. Les écoles mixtes non plus.

 

Ou irait-elle donc à l’école ? Cette question me tarauda jusqu'à un jour du mois d’avril ou une idée LUMINEUSE me traversa l’esprit : celle d’ouvrir une école de filles. J’en parlai tout de suite à mon mari  qui la trouva géniale.

 

Financièrement, je n’avais pas les reins solides. Je pris le risque de tenter une association avec un groupe d’amies  qui se solda par un échec : trop de divergences de vue… Le projet resta alors en veilleuse plus d’un an. Mais ma fille grandissait… Mon inquiétude persistait…

 

Mon idée me hantait jour et nuit et je priais. Je priais beaucoup.

 

Le hasard n’existant pas, en Juin 1962 à un jury d’examen, je rencontrai Janie Adrien Buteau que je connaissais déjà.  Sans hésiter, je l’abordai et sollicitai d’elle un rendez-vous qui me fut accordé. Dès le lendemain, je la rencontrai chez elle.

 

Sas coup férir, elle tomba amoureuse du projet.  Il nous fallait une troisième collaboratrice. À nous deux financièrement nous n’y arriverions pas. Janie proposa Marthe Boncy, une normalienne qu’elle connaissait bien. Je l’avais également rencontrée à un jury d’examens. La convaincre ne fut pas chose facile, elle s’apprêtait à laisser le pays. Finalement, elle accepta.

 

Et parce qu’il y eut entre nous trois : Â« Une énorme possibilité d’échanges authentiques et constructifs Â» par ce que nous avions une vision commune quant à l’éducation, quatre ans donc après la naissance de ma première fille, l’idée se concrétisait : le C.C.F. ouvrait ses portes avec 27 élèves de la 13ème à la 7ème et une section professionnelle avec 6 élèves.

 

Quel exploit, ce fut alors !

 

Et voilà que le C.C.F. rentre maintenant dans sa cinquantième année…

 

J’éteins maintenant le flambeau de mes souvenirs…  Je rallume radio, télé, portable, j’ouvre toutes les portes de ma maison, celles de mon cÅ“ur et de mon âme pour la célébration de ce nouvel exploit.

 

Comme toute Å“uvre humaine, le C.C.F. a eu de bons et de mauvais jours.  Il a eu des heures étoilées et des heures sombres. Il a connu des jours de gloire mais, il a été également secoué par des tremblements autrement différents que celui plutôt infernal de janvier 2010.

Mais, il y a un essentiel : le C.C.F. existe, il vit et il vivra.

 

Comment alors ne pas dire MERCI AU SEIGNEUR ? Comment ne pas dire BONNE FETE et MERCI à tous ceux qui, de près ou de loin l’ont aidé à VIVRE, LUTTER  ET  ESPERER.

 

Merci Janie, merci Marthe. Sans vous, le rêve ne serait peut-être pas devenu réalité.

Merci aux trois hommes qui, dès le début nous ont soutenues : René Adrien, Alix Adam, Émile Heraux.

Merci à toute cette kyrielle de professeurs et de parents  qui ont cheminé avec nous.

 

Merci à toutes les anciennes qui lui sont restées fidèles, qui se sont battues et qui se battent encore pour sa pérennité.

Merci à la nouvelle équipe dirigeante. Merci Mesdames de réaliser avec P. Imberdis « que les relations au cÅ“ur d’une institution scolaire prennent une autre qualité par un meilleur travail en équipe et par l’esprit qui l’anime. La qualification n’est plus source de compétition mais s’articule pour avancer ensemble sur un projet élaboré en commun Â».

 

BONNE FETE CCF !   EN ROUTE AVEC  CONFIANCE EN DIEU, AVEC SERENITE POUR UN NOUVEAU DEMI SIECLE !

 

Renée J. Héraux 

Co-fondatrice du C.C.F.

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